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Hypnagogia

Aquarelle - Art numérique - Orpaillage

Mon travail commence au bord des rivières, dans des endroits calmes et isolés, en  pleine nature. Je m’assois dans un endroit confortable et porte mon attention sur le bruit blanc généré par le mouvement de l’eau. Puis j’entre dans le sommeil, en m’efforçant de rester suffisamment lucide pour ne pas m’endormir complètement. C’est cela l’hypnagogie. Aux portes du rêves, entrouvertes, surgissent des images, des apparitions, que je vais peindre ensuite à l’aquarelle. 

J’ai commencé à pratiquer l’hypnagogie, enfant, par jeu, sans savoir de quoi il s'agissait. Quand j’avais 4 ou 5 ans, mes parents m’obligeaient à faire la sieste et je détestais cela.  Couché dans mon lit, je fermais les yeux et je plongeais dans un état entre veille et sommeil puis je m’amusais du spectacle des images qui affleuraient à la surface de mon esprit. 

Selon la rivière ou la saison, le bruit blanc généré par l’eau va être différent et va avoir une influence sur l’expérience hypnagogique et conséquemment sur la peinture.

 

J’aime l’idée que les rivières participent à mon travail.  

De retour dans mon atelier, je numérise les aquarelles en très haute définition avec un appareil professionnel puis je les détruis.  A cet instant l’image redevient aussi virtuelle que le rêve et je vais la retravailler sur mon ordinateur. 

J’ai l’intuition que ces fragments de rêves font partie d’une mémoire très ancienne, primitive, car les images que je vois aujourd’hui ressemblent à celles que je voyais quand j’étais enfant. Elles sont à la fois animales, minérales, végétales et toujours non humaines. J’ai choisi d’écarter l’interprétation psychanalytique des rêves et de considérer ces images à la façon des peuples premiers, c’est à dire d’un point vue animiste ou totémique. Pour moi, ce sont des images qui s'apparentent à des entités, porteuses d’une information et d’une intériorité. Je les rends visibles grâce à l’aquarelle au bord de la rivière, puis je les rends lisibles grâce au travail sur ordinateur.

Le travail numérique me permet de prendre du recul et de dialoguer avec l’image. J’interviens peu sur l'aquarelle originelle, si ce n’est pour souligner un contour ou raviver des couleurs. Mon objectif premier n’est pas esthétique, je veux simplement ajouter une strate, une couche contemporaine, actuelle, à  quelque chose qui est bien plus vieux que moi. Cette démarche m'a été inspirée par certains peuples Aborigènes. En Australie, on a retrouvé des peintures rupestres vieilles de milliers d’années et on s’est aperçu qu’elles avaient été repeintes au cours des siècles afin que l’entité, ou le totem représenté sur la roche, reste actif et puisse continuer à agir sur le monde. 

L’image finale est ensuite imprimée en très haute résolution, avec des encres pigmentaires, sur une feuille de papier Washi. Le Washi est un papier artisanal confectionné par des maîtres papetiers au Japon depuis le VIIème siècle.  Il a une texture organique et une résistance exceptionnelle dans le temps. Au Japon on dit de ce papier qu’il dure mille ans. Il y a en filigrane l’idée de retenir  l’empreinte d’un fragment de rêve qui a duré une fraction de seconde, sur un papier qui traversera les siècles. Quant au fichier numérique, virtuel et crypté, peut-être survivra-t-il pendant des millénaires...    

Sur chaque œuvre de ce projet, j’appose une paillette d’or que j’ai trouvée dans une rivière, enrobée d’une bulle de vernis-colle. J’ai commencé l’orpaillage il  y a une quinzaine d’années et j’ai appris plus tard que l’or provenait de la collision d’étoiles.  Ces petites paillettes portent donc en elle une mémoire extraterrestre et bien plus vieille que notre monde.  L’orpaillage s’apparente pour moi à la recherche artistique qui consiste à creuser des failles, des fissures, des interstices du réel.   

Les images de ce projet n’ont pas de noms explicites. Les baptiser reviendrait à les figer dans un sens, une interprétation et je souhaite qu’elles conservent une forme de virginité, de pureté, comme lorsque je les voyais enfant et que je pratiquais l'hypnagogie sans le savoir. J’ai donc choisi de leur donner un code qui commence toujours par “R”, première lettre du mot “rivière”, et une suite de chiffres qui correspondent aux coordonnées personnelles de l’endroit où je les ai rêvées puis peintes, au bord de l’eau.

Peu à peu, j’établis une cartographie de mes rêves.

 

Dans  Le Promontoire du Songe Victor Hugo s'interroge : « L’assoupissement du corps est-il un réveil des facultés inconnues, et nous met-il en relation avec les êtres doués de ces facultés, lesquels ne sont point perceptibles à notre organisme quand la bête le complique, c’est-à-dire quand nous sommes debout, allant et venant en pleine vie terrestre ? Les phénomènes du sommeil mettent-ils la partie invisible de l’homme en communication avec la partie invisible de la nature ? »

R 311 

Aquarelle et Art numérique - 40 x 40cm

Impression d'encres pigmentaires  sur  papier  japonais Washi 250g/m2.

Paillette d'or trouvée dans une rivière collée sur le recto. 

R 6311 

Aquarelle et Art numérique - 40 x 40 cm

Impression d'encres pigmentaires  sur papier japonais Washi 250g/m2.

Paillette d'or trouvée dans une rivière collée sur le recto. 

R 622

Aquarelle et Art numérique - 40 x 40 cm

Impression d'encres pigmentaires  sur papier japonais Washi 250g/m2.

Paillette d'or trouvée dans une rivière collée sur le recto. 

Hypnagogia 2

R 400

Aquarelle et Art numérique - 30 x 30 cm

3 exemplaires.

Impression d'encres pigmentaires  sur papier japonais Washi 250g/m2.

Paillette d'or trouvée dans une rivière collée sur le recto. 

Oeuvre 1-1.jpg

R 302

Aquarelle et Art numérique - 59 x 33cm

3 exemplaires.

Impression d'encres pigmentaires  sur papier japonais Washi 250g/m2.

Paillette d'or trouvée dans une rivière collée sur le recto. 

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